Sans-abrisme : Bordeaux et cinq autres villes interpellent l'État

Mis en ligne le 10 octobre 2023

​Six grandes villes françaises, dont Bordeaux, appellent l'Etat à réformer le système d'hébergement d'urgence et demandent le remboursement du budget qu'elles débloquent pour pallier les carences nationales.
Le maire de Bordeaux et ses homologues de Strasbourg, Rennes, Lyon, Paris et Grenoble entament de façon coordonnée des procédures pour amener le Gouvernement à agir sur cet enjeu national aux impacts locaux très concrets. Ils ont rédigé une tribune commune parue ce jour dans la presse nationale, également signée par d'autres grandes villes : Nantes, Poitiers, Nancy, Rouen, Annecy, Tours, Besançon...
Nuit de la solidarité 2023
L'accès à une solution de logement pour toute personne sans-abri en situation de détresse est un droit et un principe républicain qui n'est pas acquis et garanti à Bordeaux. "Tout le monde dans notre pays dispose de droits fondamentaux qui protègent l'intégrité de chaque être humain" rappelle le maire Pierre Hurmic. Dans les rues de la ville, ce sont, selon le dernier recensement effectué lors de la Nuit de la Solidarité le 26 janvier 2023, 554 personnes qui demeurent sans-abri et qui subissent ainsi les conséquences du manque d'hébergement d'urgence. L'Etat, garant d'assurer ce droit au logement sur les territoires locaux, est pointé du doigt par une mesure prise ce 10 octobre.

Outre l'aspect financier des mesures prises par la Ville pour agir face au sans-abrisme, et le rappel des dépenses engagées par les collectivités sur la question, ​c'est l'aspect social et le manque d'action de l'Etat qui sont visés par cette action. L'initiative est désormais suivie par 13 autres villes.

L'action de la Ville depuis 2020

Depuis leur prise de fonction en 2020, Pierre Hurmic et son équipe municipale ont refusé de rester les bras croisés face au sans-abrisme et ont engagé, bien au-delà des missions d'une commune, de nombreuses actions :
  • Création de la Nuit de la Solidarité pour recenser annuellement les situations 
  • Ouverture d'une halte de jour place Stalingrad 
  • Accompagnement à l'accès aux droits et à la dignité des personnes en particulier sur l'alimentation et l'hygiène d'urgence 
  • Mises à l'abri durables (mise à disposition de 35 logements de la ville, nuitées hôtelières, expérimentation de l'accueil de nuit à Gouffrand de personnes sans-abri avec des chiens, expérimentation de cohabitation en partenariat avec Aquitanis et la Fondation Abbé Pierre) 
  • Résorption accompagnée des squats avant expulsion des bâtiments du patrimoine de la Ville ou du CCAS 
  • Courrier à Mme Borne pour s'opposer à la fermeture de 14 000 places d'hébergement
  • Adhésion à l'association nationale des villes et territoires accueillants (ANVITA) et échanges réguliers avec les autres villes
  • Développement d'une direction de l'habitat accompagnée au CCAS

Lundi 25 septembre, Pierre Hurmic signait avec la Fondation Abbé Pierre la Déclaration des Droits des Personnes sans-abri, rappel des droits fondamentaux de chaque personne, quel que soit son âge, son genre, sa situation familiale, son statut, son état de santé.
Depuis 2020, la dépense globale directe de la Ville et du CCAS de Bordeaux sur le sans-abrisme est estimée à :
  • 227 000 € pour la mise à l'abri au sens strict (loyers non perçus du parc vacant mobilisé, expérimentation à Gouffrand, mises à l'abri hôtelières...)
  • 2,1 millions d'euros pour les dispositifs d'accompagnement dédiés aux personnes sans abri (halte de jour de Stalingrad, accompagnement à la résorption par hébergement des squats et campements, subvention d'équilibre du centre Simone Noailles, hébergement d'urgence géré par le CCAS et tarifé par l'État...).